D'où te vient ce don ? Comment tu le vis et comment tu l'expliques ?
Je me suis aperçue de mon don lorsque j'avais 13 ans. Mon grand-père était guérisseur et ma mère était cartomancienne. Donc mes facultés me viennent de là. Mais en fait, pour que ce soit clair pour les gens, un don ça se travaille. Un don on ne l'a pas tout de suite comme ça, comme un éclair qui vous arrive en pleine figure. C'est comme pour la pratique du soin ou notamment du magnétisme, les choses se développent au fur et à mesure, avec de l'entraînement. C'est comme pour le corps. Pour se muscler il faut du temps et du travail, les muscles n'apparaissent pas en 48 h.
- J'imagine aussi qu'il faut l'accepter ce don ?
L'accepter ce n'est pas facile. Surtout parce qu'on vit dans une société où lorsqu'on dit qu'on est médium, on te traite de fou, d'escrocs, de tout... C'est même très difficile avec les institutions, la banque par exemple. Je sais qu'en France ce n'est pas facile de s'intégrer dans le milieu bancaire. Puis finalement, quand les gens voient que nous sommes sérieux, ils acceptent les choses. Mais c'est vrai que quand on dit à quelqu'un qu'on est médium, on nous regarde bizarrement, presque avec un côté persécuteur.
Oui on fait un peu peur, mais je pense que c'est surtout parce que les gens ne connaissent pas vraiment le milieu de la voyance. C'est ça, il faut apprendre à connaître et rencontrer des gens.
- Je vois tout à fait, parce que même si je ne le critiquais pas, la voyance ce n'est pas du tout mon monde, mais j'ai appris à le connaître en vous rencontrant, en discutant avec vous et j'ai appris à connaître aussi votre sensibilité.
Dans la vie courante, moi je dis que je suis médium, je ne dis pas que je suis expert en communication. Je dis que j'ai mon cabinet de voyance, que j'ai une boutique ésotérique. En fait, j'affiche la couleur parce que je pense que c'est super important d'être franc et honnête avec les gens.
- Tu travailles aussi beaucoup avec le pendule
Oui je travaille énormément avec le pendule, j'en vends aussi d'ailleurs. Il y a différents types de pendules, mais c'est le pendule qui me donne cette facilité à percevoir le temps et même de découvrir des chiffres lorsqu'une personne ne parle. Mais il faut savoir que le pendule, la radiesthésie, c'est quelque chose qui fatigue énormément, ça demande beaucoup d'énergie. On est obligé de beaucoup se concentrer.
- Tu fais un lien entre médiumnité et spiritualité. On le fait tous, sans trop savoir comment, alors c'est intéressant d'avoir ton point de vue sur la question
Oui parce qu'à mon sens on ne peut pas exercer cette activité si on n'a pas une obédience, si on ne croit pas en quelque chose. Alors, on peut ne pas être catholique, juif, musulman ou bouddhiste, mais croire en une puissance qui nous relie. Moi je suis extrêmement croyant et je pars du principe que si on n'a pas cette notion de spiritualité liée à cette activité, ce n’est pas bon du tout.
- J'aimerais essayer de comprendre les émotions que tu ressens. Je me mettais à ta place et je me disais, s'il ressent sans cesse les émotions de tous les gens qu'ils croisent, sa vie doit être un enfer. Tu me disais que ce n'était pas comme ça que ça se passait, tu as besoin de te concentrer. Comment pourrais-tu parler de ce que tu ressens et qui te permet de prédire des choses à tes clients ?
Il faut toujours travailler en pleine neutralité. Je ne travaille pas avec des notions de jugement, ni des notions de déductions. J'ai besoin de me concentrer pour voir la question que me pose le consultant. J'ai besoin de chercher (peut-être une déformation scientifique !), mais j'ai besoin de chercher au plus profond. Donc c'est vrai que ça demande beaucoup d'énergie, mais ce qu'il faut savoir c'est que lorsque l'on travaille en termes d'énergie, il faut apprendre à se dégager des mauvaises choses et des mauvaises énergies, parce qu'il y a le Bien et le Mal. Le bien c'est ce que nous donnons, le mal c'est ce qu'il faut jeter.
- Ce don, tu le vis comme une chance qu'on t'a donné ?
Absolument, c'est la plus grande chance de ma vie. Ce métier m'a fait aller au bout du monde, m'a permis de rencontrer des gens extraordinaires, célèbres ou moins célèbres. Ça m'arrive de prendre l'avion pour aller voir un client, par exemple, à Londres ou à Amsterdam et de faire l'aller-retour dans la journée. En ce qui me concerne, j'estime que c'est le plus beau métier du monde, parce qu'on est confronté aux gens de façon quotidienne et permanente.
- Et pourtant, j'imagine que c'est un métier extrêmement dur et fatiguant
Il est dur et il peut être pénalisant, mais si on n'accepte pas cette idée, il reste comme ça. Il faut l'accepter parce qu'on est de plus en plus accepté par la société. Nous ne sommes pas les sorcières du XVIIe siècle. Après, il faut de la volonté, il faut du temps, c'est comme tout !
- C'est vrai que même nous, à notre échelle, avec la plateforme Wengo, on peine parfois à faire accepter cette idée. Mais je pense qu'il est intéressant d'appeler, de tester, d'avoir un premier échange avec un voyant pour, ne serait-ce que se confronter à ce qu'il est et à ce qu'il dit. Tu parlais aussi de philosophie par rapport à ton métier...
Oui, c'est une philosophie aussi et je pense que ce qui est important c'est la curiosité qui va permettre de découvrir de plus en plus ce milieu, qui a de très très bons côtés et de moins bons, comme dans chaque secteur. En ce qui me concerne, cette philosophie, c'est la droiture et la rigueur que je mets dans cette activité qui m'ont permis d'y arriver. Ce qui est important aussi c'est le sourire, la gentillesse, la joie de vivre...
- Pourtant tu annonces parfois des choses qui ne sont pas faciles à annoncer
Oui, mais quand on fait ce métier, il faut, un tant soit peu, connaître les paramètres de la communication et faire attention à ce qu'on dit, parce que ce qu'on dit peut être à certains moments, très lourd de conséquences, mais ça peut aussi être une chance pour certaines personnes qui n'ont pas les yeux ouverts.
- Tu consultes toi-même ou pas ?
Je l'ai fait deux fois. Mais sincèrement, non, je n'ai pas cette curiosité. Quand j'ai un doute, je préfère ouvrir mon jeu de cartes, mais je ne fais pas la démarche d'aller voir quelqu'un.
- En revanche, tu te demandes quand même "qu'est-ce qui peut m'arriver ?" Tu regardes un peu ta ligne de vie ?
Oui parce que quand on a des projets, qu'on se demande si on a fait ou non le bon choix, quand on se pose des questions, on cherche des réponses, comme tout le monde. Il ne faut pas oublier que nous sommes des êtres humains, nous ne sommes pas des êtres exceptionnels.
- Est-ce qu'il t'arrive d'avoir des flashs instantanés avec des personnes avec qui tu dînes, par exemple ? Comment tu vis ça ?
Oui, ça m'arrive, et ça peut-être très douloureux, et puis après arrive la question : "est-ce que je dois le dire ou ne pas le dire ?" Moi je suis plutôt dans l'option de pas le dire, sauf si bien sûr la personne est en demande. Mais dans un dîner, non je ne le dirai pas, d'abord parce que nous ne sommes pas seuls et qu'une consultation c'est personnel et que si l'on voit un événement ou une situation grave, on ne sait pas du toujours dans quel état psychologique se trouve la personne. Après, il faut faire aux ressentis, c'est le ressenti qui fait énormément les choses. Après, il m'est déjà arrivé par exemple de dire à des gens : "faites attention à votre voiture, j'ai l'impression qu'il y a un problème sur votre véhicule, donc soyez prudent." Le fait de prévenir, peut parfois réconforter. Il faut aussi savoir que la perception ne vient jamais inutilement, elle est toujours là pour une raison précise.
>>> Voyance par flash : qu'est-ce que c'est ?
- Tu me disais que, fort heureusement, ça ne t'arrive pas tout le temps, parce que tu as besoin de te concentrer. Tu peux donc tout à fait avoir du temps libre et vivre des moments normaux comme tout un chacun. Tu peux dîner avec des gens sans te prendre la tête et sans ressentir des choses !
Oui, on peut aller manger des tapas sur la rambla tranquillement, sans avoir le troisième œil qui se met en route !
- Ça fait maintenant donc plus de 10 ans qu'on travaille ensemble. On se connaît un peu, mais pas beaucoup, et le peu de fois où je t'ai vu j'ai toujours trouvé que c'était toujours franc, professionnel. C'est ce que j'aime chez les personnes que je rencontre dans ton métier, ce côté professionnel et très sérieux. J'ai du mal à comprendre votre don (pourtant je discute avec vous et je commence à être très sensibilisé à ce monde-là), mais ce sérieux et ce professionnalisme et frappant. On est très loin des images d'Epinal sur votre métier. C'est un peu le message que j'ai envie de faire passer : vous êtes des gens normaux !
Oui, oui, on est des êtres humains avant tout.
- Un petit mot pour conclure
Je souhaiterais que l'aventure continue, le plus longtemps possible, que les gens nous appellent, nous contactent et qu'il y ait aussi des rendez-vous physiques, parce que c'est important de rencontrer les gens, mais aussi de les toucher. Le côté humain c'est le plus important. Donc moi, je vous attends !
- Et pour clore ce premier échange j'ai choisi les mots de quelqu'un de célèbre. Einstein écrivait : "L'imagination produit les intuitions les plus pénétrantes des réalités sous-jacentes, pas la connaissance franche des faits." On a deux façons d'appréhender les choses dans la vie, soit par l'entendement (l'intellect), soit par la perception et Einstein lui-même ne reniait pas le côté perception des choses.
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Un échange à retrouver en vidéo
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